La recherche de transcendance, la contradiction de la jouissance empirique et matérielle. La contre-intuition naturelle, malheureusement subie, d’une grande partie de la jeunesse occidentale.
Il y a le vide abyssal qui révulse l’assimilation. Car rien ne se remarque plus qu’un vide. Une pièce parfaitement vidée saute aux yeux bien plus que l’on ne remarque un minuscule objet déposé dans un coin ! La fatuité, la vacuité du « temple de raison » que l’on a voulu faire des Hommes n’est qu’un euphémisme. Une éloge de l’absence. Car sans moteur, sans idéal supérieur fondé; nul ne survit à la déification de son esprit propre.
Dans la quête de « l’intouchable », l’embranchement altéré, culturellement dévoyé, de la notion de sacré. Soit dans ce cas, ce qui semble conférer puissance, radicalité (étymologiquement – la racine) et opposition proactive légitimable, contre le vide qu’ils expérimentent.
Recherche de toute cause exhibant la promesse d’un sentiment de force, dans la défense d’un absolu. Aussi dissemblable soit le fond idéologique du combat auquel ils prennent part, se l’approprient essayant d’imiter ce qui en anime l’initiateur. Semblant ainsi combler sinon pallier l’effet achevé de la longue entreprise de propagande expiatoire anti-familiale, culturelle et cultuelle qui les vident et les éviscèrent.
Les laissant aux côtés de l’Homme sacralisé de leur camp, et face à ceux, pour qui ce problème est étranger. Soit l’absence de perspective de combat pour le plus-que-soi. Encore une fois; un sacré, un absolu, une quelconque notion supérieure de l’ordre de l’esprit qui considère, l’intelligence du noûs, bien davantage que de cette raison méprisante de l’esprit. Méprisant alors, cet esprit même qui l’encourage. Celle qui voudrait remplacer ce dont elle dépend. La tumeur qui se substitue à l’organe. Les bras substitués aux jambes, créant d’affreux acrobates ablatés qui marchent sur les mains et pensent à l’envers. Croyant s’émanciper par le libre arbitre de la condition qui prévaut et les prédate. Cette « pensée-là », rationalisante, voire un néologisme, rationalisatoire ! Au prix de tout ce que l’on ignore, et coûtant tout ce que l’on décide d’ignorer. Dévêtissant sans tempérance, sans pudeur et sans prudence les mystères de l’intellect en exhibant sa « rationalité » inique, c’est se croire plus intelligent que l’Intelligence. Car la croyance est supérieure à la raison prétextée dans l’action. Davantage encore si l’on incapacite la pensée de la croyance, et la croyance en l’action. Ils cherchent à rendre réel et vivant des symboles, à les matérialiser, les réaliser. Ils cherchent leur transsubstantiation propre. Sinon, se sont complètement abandonnés.
Si éloignés de l’influx qui les fait se mouvoir. Ils espèrent dans l’impartialité et la projection à corps perdu, vers à peu près n’importe quelle perche idéologique tendue, proposée; sinon permise. Trouver un sens, en réaction à l’absence de lieu d’expression du plus-grand-qu’eux disparu (armée de service, Eglise, famille, nation…). Alors cette déraison amalgamée à la volonté de réaliser; de parachever ces symboles, ne produit qu’hystérie et confusion.
Une épistémologie malheureuse de la passion désordonnée d’individus sacralisés qui cherchent inconsciemment leur blasphème et leur répudiation. Aussi éloignés et inconscients soient-ils de cette résolution finale. Les plus imbus et les plus narcissiques ne profitant que des effets de la cause en se cachant d’eux-mêmes.
La masse élevant alors ceux qui sont à leurs yeux désemplis, vainqueurs ou trop forts pour se faire perdre, par leur complexe projeté. Ils cherchent impulsivement à les imiter. (Activisme politique au côté d’islamistes, appropriation de conflits idéologiques ingérants…).
Autrement, l’une des causes, ayant remplacée les effets. Cette glorification du vénal, du charnel, du désir désordonné… De la sacralité de l’individuation hétérarchique hors-structure, répandant l’embarrassement et la nécessité subie de détachement. L’aliéné de force, se rattrapant de fait, à n’importe quel simulacre de radicalité supérieure à lui-même. (Idéologie trans, féminisme d’extrême-gauche, antinatalisme, anti-mariage, anti-cléricalisme, anti-patriotisme…) autodétermination et individuation post-moderne, l’égocentrisme revendiqué. Le lieu où la charité n’est plus et où l’objet du désir est exalté. Nous payons la désintégration culturelle, nationale, morale et cultuelle de la société. La table-rase fantasmée.
Nous payons de ces anti-projets destructeurs de l’argument d’autorité et de la hiérarchie universelle, par une hétérarchie globale. Tantôt ultra-individualiste tantôt ultra-communautaire, qui entraîne les victimes de cette maléabilité informe. Souvent jeunes, influençables et en recherche. L’expression vivante, précisement intangible et toujours inébranlable sentiment que l’on ressent : un manque, une absence, le néant. Plus on le comble, plus on pallie, plus il nous hape et nous requiert ! C’est le danger du désespoir. La consolidation d’agrégats défaits intérieurement. Au sein de familles défaites pour ainsi dire, d’une éducation défaite de l’autorité. Du réprouvement de la morale bi-millénaire catholique originant pourtant nos lois les plus saines. L’inversion des valeurs, où l’exhibitionnisme est préféré à la modestie, les lobbys LGBT toujours plus proche de l’éducation des enfants, les spiritualités étrangères et l’ésotérisme prospèrent et le retour du paganisme serait un progrès ! Une dissociation de la société où s’ancraient ceux qui les engendrèrent. Un vomissement emportant dans sa cascade la terre sous nos pieds, le patriotisme normatif de l’attachement sain à son pays. Entre autres sous couvert d’arguments « décoloniaux » souvent ineptes et hyperbolés dans un contexte incomparable. De la figure patriarcale que l’on cherche à supprimer, du professeur magistral que l’on rend muet. De ce qui mua l’esprit de nos morts aux monuments qu’ils semblent honnir. Cela dans l’imitation d’élites si véritablement installées dans des certitudes acquises par d’autres qu’elles se permettent d’omettre l’essentiel.
Elles finissent par prosélyter au nom d’un idéal de jouissance, de l’individuation sacro-sainte absolue, du matérialisme et de l’ambition personnelle veule comme un pinacle. Encourageant un aboutissement faussement cathartique des sens et contrairement ataraxique de la condition humaine. L’hédonisme des désirs qui blessent. La superficialité si éloignée du noyau dur qui la maintint. À cela, assimilez-vous.
La marchandisation du corps, la libéralisation sans bornes et la fiducie financière dans tous services. La disparition des bonnes moeurs. Vouloir ne dépendre du jugement juste de personne n’est pas faire société. Pas davantage que l’individu acculturé n’est un citoyen, ou ladite Cité une véritable société. Subjuguer la nature, par volonté auto-déterminatrice, subjuguer l’esprit total à la raison. N’avoir d’idéal superficiel que la normalisation de fantaisies sexuelles ou les communautarismes étrangers de masse c’est exiger la concorde sans y avoir droit. Sans poser les bonnes actions, et sans en réprouver les mauvaises. Voilà ! la société relative et le nihilisme horizontalisé.
C’est vouloir le fruit sans concevoir l’arbre. Aux exemples, c’est au dernier niveau, à l’esprit et au corps, la négation de l’âme philosophique platonicienne, comme religieuse catholique. La négation de la France comme généalogie maternelle avec ses traditions et ses moeurs, ses coutumes et son esprit. L’âme française, le lieu de notre continuité historique.
Qu’il s’agisse des récentes manifestations à « Sciences po », de l’islamisation des espaces scolaires, des propositions décorrélées d’humanité dans l’économie, de la résurgence de l’anarchisme par le biais de l’expression désormais consacrée du « théâtre antifasciste », de la persécution de l’enseignement véritablement catholique, de l’antipatriotisme, l’antinationalisme de nos chefs d’Etats et de nombre de représentants politiques. La post-nation, l’embrassade à l’individualisme intégral et le clientélisme communautaire. Par esprit de consensus politique, éviter une guerre idéologique par compromission avec le mauvais est en soi une guerre contre le bien. Le rejet de la communion nationale, du ciment moral et éthique de la société française.
Car qui le souhaite ? Personne ne saura admirer ces mutilations, ces petits suicides quotidiens qui nous damnent. Qu’avons-nous d’autre à proposer ?
Les droits de l’Homme ne sont pas une religion, Notre-Dame n’est pas un musée, l’absence d’un sain jugement n’est pas une bienveillance. Le relativisme n’est pas ouverture d’esprit, le nihilisme n’est pas une amère salvation. N’être nul part, ce n’est être partout. Pas plus qu’hoqueter, se noyer dans le monde, n’est un universalisme. Il faut faire ce qu’être fait.
Je suis français et catholique, en voilà un humanisme !
Il est évident qu’il faille s’armer de charité. D’amour pour autrui. De la tempérance, de la prudence. Mais il est bon de savoir que ce que l’on pense par le coeur chez d’autres subsiste ! C’est même la pitié parfois pour ceux qui nous rejetent, qui nous anime. Il faut être juste et fort. Mais comme énoncé précédemment, se refuser un jugement que l’on croit véritablement juste, dans l’intérêt de la personne et l’intérêt commun, n’est pas une bienveillance. La naïveté qui parfois nous refuse de voir, un drôle d’effarouchement.
Il faut espérer c’est certain, ne jamais devenir si rance que l’on désespère !
Le plaidoyer, le pamphlet… Les formes littéraires parfois provocantes dont on croit qu’elles arrachent les pages sous la plume ! Sont en réalité souvent moins spartiates que la pensée dialoguante de son auteur, qui progresse dans l’emphase manifestement.
Ici je dis la charité et la recherche de concorde véritable. La foi en ce qui adviendra. la verve active sans tributaire à la ligne.